dimanche 2 septembre 2012

LUZY

Ce matin, certes la température est fraîche (12°) mais le soleil incite à une sortie.  Je décide donc de faire un circuit autour de Luzy pour en découvrir les curiosités. 

En cliquant ICI , vous aurez le détail du parcours


Il est donc 8h quand je quitte Saint Honoré avec un petit vent de nord à 20kmh dans le dos.
Je prends la route menant à Luzy et il faut donc monter jusqu'aux Montarons au bout de cette dernière ligne droite.

Arrivé à Luzy, je pars sur la gauche pour me diriger après une petite montée à 8% vers l'Etang du Levant et apercevoir plus loin

le Château de Mazille (XVIIIème siècle). La légende selon laquelle Germain, de Paris, passe ici son enfance n'a pu être étayée par aucune donnée.

Le lieu est occupé dès l'Antiquité. Un castel féodal s'y élève tout d'abord, remplacé au XVIIIème siècle par une demeure plus fonctionnelle construite par la famille Desjours de Mazille. Sur la façade percée de nombreuses ouvertures, la porte n'est pas centrée. Une tour d'angle s'élève à l'arrière du bâtiment.
Je repars sur la D 228 et arrivé à un carrefour, j'ai une pensée peu nette à la lecture d'un lieu-dit où je n'irai pas .... Au contraire je vais à droite et franchis
l'Alène au moulin de Mangy. Je continue mon chemin vers Luzy et atteins 

Monteuillon

et son très bel étang. Je rejoins la D 985 pour entrer dans

Luzy et m'arrêter devant la Maison Clair (vers 1900). Cette demeure appartient au type caractéristique de constructions du début du XXème siècle.
Le décor utilise des éléments de céramique cuite provenant de la Saône et Loire voisine et des ornements métalliques de style Art nouveau sont placés devant certaines ouvertures.
 Un bow-window, fenêtre en saillie, s'ouvre sur la façade. Deux cents mètres plus loin, j'arrive
 devant la Maison Pauchard (fin du XVIIIème siècle) au 34 rue de la République. Cette demeure était celle de la famille Quarté de Champvigy. L'étage attique et la charpente plate distinguent ce bâtiment du type traditionnel régional. Les ouvertures sont hiérarchisées en façade : grandes baies plein cintre au rez-de-chaussée, fenêtres rectangulaires au premier étage et petites fenêtres sous les combles.
 Chacun des niveaux est souligné par des moulures. Toujours rue de la République, un peu plus loin se trouve

 la Maison Michoulier (XVème-XVIIIème siècles). Propriété de la famille Ballard de La Chapelle, présidents du grenier à sel de Luzy durant près de trois siècles, la maison est composée d'un corps de logis flanqué de deux ailes en légère saillie et

 couverte d'un toit à forte pente percé de lucarnes. Je prends à droite la rue du Docteur Dollet pour prendre ensuite l' avenue de la Gare.

 Ce bâtiment date de 1867. La ligne de chemin de fer Nevers-Chagny s'ouvre totalement au trafic en 1867. Une gare est installée à Luzy, apportant un renouveau à la vie économique de la bourgade. Je repars vers le centre ville et avenue du Docteur-Dollet, c'est une halte devant

 l'Ecole de Filles (1903). Après une école de garçons, la municipalité fait construire ce batiment pouvant abriter quatre classes de filles, deux sections enfantines et des logements pour le personnel enseignant.

 La façade, d'une grande symétrie, est dominée au centre par un fronton orné des armoiries de la ville. Un peu plus loin, je gravis un escalier pour arriver devant

l'Hôtel de Ville (début du XVIIIème siècle). Hotel particulier des Nault de Champagny, cette demeure devient par la suite celle d'un marchand de vin, qui installe ses fûts au rez-de-chaussée. La commune l'achète en 1866 pour en faire une mairie-école et un tribunal de justice de paix. C'est un bâtiment allongé avec, aux extrémités, deux avancées en façade. J'entre ensuite dans la rue du Vieux Château pour arriver place Chanzy
devant la Maison Epinat (seconde moitié du XIXème siècle). Une famille de notables, propriétaires de terres sur Luzy et les communes voisines, se fait construire cette demeure d'ordonnance classique. Le portail d'entrée est surmonté à l'étage, d'un fronton mouluré triangulaire, soutenu de pilastres ioniques. Dans mon dos se trouve


le Monument aux Morts (vers 1950). Le maquis Louis, du nom de guerre de son chef, rassemble pendant la seconde guerre mondiale plus de 1600 combattants de l'ombre dans le sud du Morvan. Son action, importante, perturbe les transports allemands et entrave leur repli en 1944. La commune de Luzy a tenu à rendre hommage à ceux qui, appartenant à ce maquis, ont donné leur vie pour la France. Je poursuis jusqu'au bout de la rue du Vieux-Château pour arriver devant
la Tour des Barons (XIVème siècle). Cette tour est le seul vestige du château des barons de Luzy, établi dès le XIème siècle sur l'éperon rocheux qui domine la vallée de l'Alène.
Quasiment ruinée au milieu du XIXème siècle, elle est ensuite partiellement reconstruite et coiffée d'une lanterne. Elle s'élève sur cinq étages, y compris les sous-sols. Les murs, très massifs, peuvent compter jusqu'à 1,5 mètres d'épaisseur au rez-de-chaussée. Je rebrousse chemin jusqu'à la Mairie puis prends à gauche la rue des Remparts pour arriver

devant l'ancienne Poste (1907). Au début du XXème siècle, le développement du téléphone nécessite l'agrandissement des locaux de la poste. Un nouvel établissement est alors construit.

La porte d'accès aux bureaux est dominée par un fronton aux armes de Luzy. En continuant sur la gauche, j'arrive rue du Vieux Pont devant

le Moulin de Luzy (1850). La présence d'un moulin en ce lieu est attestée dès 1088, époque où le seigneur de Luzy l'offre aux religieuses de Marcigny. Il appartient ensuite, jusqu'à la Révolution, à l'abbé de Cluny et figure dans la manse abbatiale. Vendu comme bien national en 1792, il change très souvent de propriétaire jusqu'en 1855, date à laquelle il est reconstruit.

A cette époque, le pont a perdu sa fonction première et sert surtout de digue pour la retenue d'eau. 
Je longe l'Alène Cours Gambetta pour me diriger vers la gauche par l'Avenue Marceau vers
l'Eglise Saint Pierre (1882).

Cette église néo-gothique en croix latine n'est pas orientée; elle est construite en remplacement d'une ancienne église, détruite par la foudre en 1874.

Le tympan du portail est sculpté d'un Christ en gloire, inscrit dans une mandorle et entouré des emblèmes des évangélistes. Sur la façade, dans des niches se trouvent des statues de
Saint Pierre et de
Saint Paul, en fonte. J'entre à l'intérieur et m'arrête devant
l'Epitaphe de Jehan Simonin, Curé de Luzy. Epargnée lors de la démolition de l'ancienne église, cette épitaphe rappelle l'existence de Jean Simonin, curé de la paroisse Notre-Dame et archi-prêtre de Luzy de 1600 à son décès, en 1635.
 Puis devant l'Immaculée Conception (Hauteur 97 cm, XIXème siècle). Le thème de l'Immaculée Conception remonte à la tradition byzantine. Il est emprunté à l'Apocalypse et au Cantique des cantiques. Elue avant sa naissance, la Vierge Marie, qui a été conçue hors du pêché originel, descend sur terre pour racheter la faute d'Eve. Conformément à l'iconographie en cours depuis la fin du Moyen Age, la Vierge a les bras étendus, à l'image d'une orante, et les yeux baissés. Mais c'est l'art baroque qui en crée le type définitif : ses pieds, reposant sur le globe, écrasent la tête du serpent tentateur.
Dans l'autel à gauche, on trouve "La Présentation au temple" (Huile sur toile, 290x200cm, vers 1869). Sollicité en juillet 1869, le surintendant des Beaux-Arts annonce en septembre de la même année l'octroi à l'église de Luzy de ce tableau, peint d'après un tableau de Guido Reni. La Loi de Moïse obligeait tous les Juifs à consacrer leur nouveau-né à l'Eternel et à le racheter. La Vierge offre un couple de tourterelles, offrande des pauvres, pour racheter son enfant. Siméon reçoit l'enfant sur ses mains, voilées en signe de respect; il est assisté de la prophétesse Anne, qui tient les Tables de La Loi.
A l'opposé, on trouve ce Monument aux Morts (1919). A la suite de la Première Guerre mondiale, un hommage est rendu aux morts. Répondant à une invitation de l'évêque de Nevers, le curé de Luzy lance une souscription auprès des fidèles. Il bénit le monument, installé dans son église, le 18 novembre 1919, soit trois ans avant que la municipalité ne fasse ériger celui de la commune.
Enfin, je m'arrête devant le Christ remettant les Clefs à Saint Pierre (1938). Entre les deux guerres, l'abbé Tambour, curé de Luzy, décide d'orner son église de statues. Il refuse la production sulpicienne et fait réaliser plusieurs pièces à Carrare, dont la Vierge de Massabielle et sainte Bernadette, Jeanne d'Arc, un calvaire avec le Christ en Croix, la Vierge et Saint Jean, ainsi qu'un portrait du prêtre luzycois mort aux Carmes à l'époque de la Révolution. L'artiste italien sculpte ce groupe d'après une fresque du Pérugin.

Je quitte cette église et prends l'Avenue Marceau pour quitter Luzy, franchis l'Alène et arrive devant


la Plaque aux Fusilliers Marins (vers 1950). Lors du repli allemand, le 7 septembre 1944, un groupe de fusiliers marins participe à un violent engagement contre les troupes nazies. Dix d'entre eux y laissent leur vie. Cette plaque leur rend hommage.

Je quitte Luzy pour me diriger vers le


Château des Moindrots (1907). Ce château est le dernier de ceux qui ont été construits dans la région. Les travaux de maçonnerie sont réalisés par l'entreprise qui vient de restaurer le château de Larochepot, dans la Côte-d'Or. Sur la façade, une tour carrée, en légère saillie, abrite l'escalier qui conduit aux étages.

Il ne me reste plus qu'à rentrer sur Saint Honoré, via Remilly. Ce qui est fait autour de midi après avoir accompli 63 kilomètres et géré 830 m de dénivelé.

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