Aujourd'hui beau soleil, avec à 10h une température digne d'un printemps : 20° ! Je continue à parcourir le canton de Moulins-Engilbert, cette fois-ci en ayant pour objectif Sermages.
Il est 10h quand je quitte la maison.
D'entrée à la sortie de Saint-Honoré, il faut gravir la côte menant à l'émetteur de la radio FM locale.
Ensuite, c'est la descente vers Préporché.
Un peu plus loin, il faut encore grimper 1,5 kms à 6-7% vers Villars.
Après la descente vers Onlay, c'est encore près de 2kms à monter à 6% de moyenne mais avec des 10% à répétition jusqu'à Poiseux.
A la sortie de Poiseux, encore une pente à gravir de 6%.C'est enfin une descente rapide vers Grandry.
Au sommet de la côte qui suit Grandry, j'aperçois SERMAGES.
UN PEU D'HISTOIRE :
L'origine convenue du peuplement de ce territoire est attribuée aux Sarmates, cavaliers auxiliaires des armées romaines originaires du sud de la Russie au début de l'ère chrétienne. Les fiefs du village sont en majorité du ressort de Château-Chinon, tandis que la dîme intéresse le clergé de Moulins-Engilbert. En 1475, Charles le Téméraire est vaincu, à Sermages, par les troupes de Louis XI. En 1906, les villazgeois barricadent l'Eglise Saint-Pierre pour en interdire l'inventaire. La tour du clocher de cette église illustre l'affiche du candidat François Mitterand lors de la campagne des élections présidentielles de 1981.
Je me retourne pour voir LE CHATEAU DE LA VAUDELLE (1810). A la Révolution, les Sallonnyer de Varennes possèdent une bibliothèque étonnante par la quantité et la qualité des livres qui la composent. C'est Charles Sallonnyer qui fait construire le château de La Vaudelle. Le bâtiment, sobre, est flanqué de deux tours rondes à toit conique.
Après une descente à 10%, j'atteins la rivière le Guignon.
Adossé à la rivière se trouve le MOULIN DU BOURG (1682). Des meuniers appartenant tous à la famille Balandreau s'y succèdent pendant près de trois cents ans. En 1938, le moulin qui s'est arrêté, peut à nouveau fonctionner après seulement quatre jours de travaux.
Au centre de Sermages se trouve l'EGLISE SAINT-PIERRE (XIIè-XVè-XVIè-XIXè siècles). L'église, bâtie au XIIè siècle, conserve deux chapelles du XVè siècle dont l'une est érigée en 1492 par Guillaume Salonnyer, seigneur de Varennes. Ce village fait alors partie de la paroisse de Sermages.
Par la suite, il est rattaché à Moulins-Engilbert. Le clocher du XVIè siècle est revêtu, à la fin du XXè siècle, de bardeaux de chêne argentés. L'abside prolonge le choeur dont la voûte est en berceau. La nef est refaite en 1843 et étendue à l'ouest, par une seconde abside en 1854.A côté de l'Eglise se trouve l'ANCIEN PRESBYTERE (Antérieur au XIXè siècle). Au XIXè siècle, un autre presbytère le remplacer, qui serait d'un camp retranché romain gardé par les Sarmates, à l'angle du chemin du village qui conduit au cimetière.
Je quitte l'église et prends la première à droite - direction Riolon - où un mur de 12% m'attend. Après avoir franchi cet obstacle, j'arrive devant la VOIE ANTIQUE que j'emprunte. Les voies romaines de la région se substituent aux voies gauloises ou s'ajoutent à elles pour relier Autun à Entrains-sur-Nohain et à Decize. Ces grands axes se ramifient en de nombreuses voies secondaires desservant les lieux d'habitation romains, qui, la plupart du temps, coïncident avec nos villages et nos bourgs. Ainsi, la route de Château-Chinon à Moulins-Engilbert traverse Sermages. Large et encore bien empierrée, elle est dotée de fontaines tout du long.
Je fantasme un peu en me disant qu'en vélo il y a deux mille ans j'aurai pu croiser un groupe comme celui-ci sur ce chemin.
Je n'en ai pas fini avec l'Histoire. Arrivé aux Maillards, je bifurque sur la gauche pour rejoindre la D37 et va sur la gauche, direction Moulins-Engilbert. Arrivé au lieu-dit "La Bataille", je m'arrête pour regarder LE CHAMP DE BATAILLE. Le 20 juin 1475, les troupes de Louis XI, commandées par le duc de Bourbon, affrontent celles de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne et comte de Château-Chinon, dirigées par le maréchal de Luxembourg. Le bilan est très lourd : deux mille soldats meurent et deux mille autres sont faits prisonniers par l'armée royale.
Là encore, j'imagine ce lieu plein de clameurs et chocs d'épées et autres lances sur les cuirasses des combattants.
Bon, on se calme et je repars vers Sermages où à un carrefour, je m'arrête devant une MAISON (XIXè siècle). Cette construction traditionnelle, en un seul bloc, abrite à la fois les hommes et les animaux. La partie habitable, composée de deux pièces, est beaucoup plus petite que l'étable et la grange réservées à l'exploitation agricole. Un escalier extérieur conduit au grenier où les récoltes de grains sont entreposées. Un puits est installé devant la maison. La pièce commune, qui sert aussi de chambre, possède une cheminée généralement prolongée par un four à pain visible sur le pignon. Au XIXè siècle, le chaume ou l'esseaulne des toits sont remplacés par la tuile ou l'ardoise. La pente des toits est alors modifiée et les murs des façades rehaussés.
Je poursuis ma route sur la D 37 et plus loin à Beauprin, je bifurque à gauche pour me diriger vers Villacot.
J'atteins une fois encore le Guignon et le MOULIN DE VILLACOT (1351). Ce moulin, probablement d'origine romaine, appartient en 1300 à Alexandre de Villescot. Un moulin y fonctionne en 1351.
Couvert d'esseaulnes au XVIIIè siècle, il possède un banc de coupe, installation mécanique utilisant la force de l'eau et destinée à scier des planches. En 1926, il tourne à plein, fournissant 18 quintaux de farine par jour.. Il peut ainsi commercialiser une partie de sa production quand la plupart des moulins du canton ne produisent que pour des particuliers.
Je poursuis ma route vers la Villa Mouniot, route parsemée de courtes montées à 12%, pour rejoindre la D 164 que je prends à droite et rejoindre la D 37 à hauteur du Grand Etang.
Je me dirige vers Moulins-Engilbert en suivant le Guignon. Puis ce sera la route menant vers Saint Honoré les Bains que j'atteins autour de 13h après avoir accompli 44 kms avec un dénivelé de 750 m.
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