vendredi 9 mars 2012

AUTOUR DE SAINT HONORE LES BAINS

Aujourd'hui, je suis un peu fainéant et ce sera donc un très petit circuit pour découvrir SAINT HONORE LES BAINS et ses environs. Le soleil est là sans nuage. La température est à presque à 14°, seul le vent du nord qui souffle à 20 kmh vient me rappeler que le printemps c'est dans 10 jours.


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 Je quitte Saint-Honoré-les-Bains vers 16h pour me diriger
 vers Tussy d'abord, puis La Queudre. La pente est sévère 6-7%.


Plus loin, je m'arrête devant le MOULIN DE LA QUEUDRE (1763). La Queudre, mentionné dans un acte du XIIIème siècle, est l'un des fiefs du village. Ce mot vient du nom coudrier, noisetier. Au XVIIIème siècle, Saint-Honoré possède trois moulins. Le moulin du Seu est attesté dès 1427 et tourne encore avant 1960. Celui de La Queudre est exploité par la famille Perraudin de 1763 à 1933, qui en est toujours propriétaire à la fin du XXème siècle. Celui de Saint-Honoré, enfin, est établi en 1770 à l'emplacement des thermes actuels et entièrement détruit par l'ouragan de 1773.
 A pied, je monte au-dessus du moulin pour voir l'Etang.

 Je repars vers Cluze-Bardenne d'abord en grimpant une portion 5-8%,
 puis en négociant une belle descente.
Arrivé sur la D 985, je tourne à droite et entame une petite montée vers le Château de la Montagne. De là, on a une belle vue sur la ville de Saint-Honoré.
 Malgré l'interdiction, j'emprunte une route en terre battue pour m'approcher du CHATEAU DE LA MONTAGNE (XVIIIème siècle). Il est situé au sommet de La Vieille Montagne, à l'emplacement d'un ancien oppidum gallo-romain. Il a été détruit entre 1512 et 1533 par les troupes italiennes et allemandes qui ravagent la région. Ruines et terres sont achetées par Guillaume Des Jours, marié à la fille de Guilllaume de Grandye, puis saisies en 1545 par Charles de Grandye. En 1572, un château est érigé à proximité du premier. Il est vendu aux Sallonnyer en 1714. Très endommagé après l'ouragan de 1773, il est reconstruit au même endroit, sur les plans de l'architecte italien Caristi.
 Je redescend par ce chemin terreux vers Saint-Honoré-les-Bains

UN PEU D'HISTOIRE

L'origine du nom vient du latin aquae, les eaux, et du patronyme ou dieu gaulois Nisinaei, puis de sanctus Honoratus, saint Honoré, protecteur du prieuré.
Site d'une installation celte désignée sous le nom d'Arbandal, Saint-Honoré voit l'édification de thermes par les Romains et devient le carrefour de nombreuses voies de communication. Une voie antique va à Alluy et la voie romaine d'Autun à Bourges passe par le village. Après le temps des invasions barbares et sarrasines, la commune est liée au sort des seigneurs de la Montagne et des bénédictins qui s'y installent. 
Au XIXème siècle, la redécouverte des vertus des eaux de Saint-Honoré va relancer l'économie locale et déterminer le paysage urbain de la station.
 Parvenu dans le village, je prends à gauche après la station service l'allée du Docteur Charpin et descend vers la rue Eugène Collin.


Je la remonte après m'être arrêté devant l'HOTEL HARDY (1875). Pour répondre à la forte fréquentation de la station thermale, Saint-Honoré-les-Bains doit construire de nombreux hôtels. L'Hôtel Hardy, avec ses quarante-trois chambres, est aujourd'hui le plus ancien.


 Je prends à droite l' Allée des Garennes, puis tourne à gauche où à l'entrée de l' Avenue Claude Dellys, je m'arrête devant une VILLA THERMALE (début du XXème siècle). A partir du XIXème siècle, il est de bon ton pour la bourgeoisie, notamment de Paris et de Lyon, de séjourner dans une ville d'eau. Le nombre de curistes va croissant à Saint-Honoré. Il sera de 8400 personnes environ en 1967. Ainsi, la ville se dote de grands hôtels et de nombreuses villas cossues.
 Au bout de l'avenue Claude Dellys, je m'arrête devant le MONUMENT A LA MEMOIRE DE CLAUDE DELLYS (XXème siècle). Après un passage à l'école de pilotage d'Angers en 1932, Claude Dellys (1912-1952) entre à la patrouille de France. Durant l'Occupation, il est lieutenant au maquis des Fraichauts, ou maquis Louis, dirigé par Paul Sarette. En 1946, il est aux commandes d'hélicoptères au centre d'essais en vol de Brétigny. Il meurt en service commandé, au cours d'un essai à Gipsy. Il est chevalier de la Légion d'Honneur et cité  à l'ordre de la Nation.
Avant de tourner à droite rue Joseph Duriaux, je m'arrête devant le MUSEE DE LA RESISTANCE (1925). Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'Hôtel du Guet, sous la direction de son fondateur Georges Perraudin, joue un rôle important dans l'organisation de la résistance départementale. Il sert successivement d'hôpital militaire, de dépôt de l'armée allemande, de centre de lutte contre le STO et de PC de la résistance nivernaise. Par la suite, il est converti en un important musée consacré à l'Occupation et au maquis Louis.
 Puis c'est la descente rapide vers l'ETABLISSEMENT THERMAL (1854-1898). Les Romains apprécient déjà la ville pour les bienfaits de ses eaux sulfureuses et y installent des thermes. En 1812, Bacon-Tacon achète les installations et tâche, en vain, d'attirer une clientèle. Suivent d'autres tentatives infructueuses.

C'est finalement le marquis d'Espeuille qui achète les sources et restaure les thermes. Le corps de bâtiment, dont l'intérieur est fait de marbre, est construit par Andoche Parthiot en 1854, tandis qu'Honoré Pons se charge du pavillon bâti en 1898. Les sources de Saint-Honoré sont reconnues d'intérêt public en 1860. A la fin du XXème siècle, l'établissement soigne les affections ORL, respiratoires et rhumatologiques.


Dans le parc en repartant, je remarque les Bancs en émaux de Briare, oeuvres de Christian Gerber. Il naît en Alsace de parents suisses. En 1924, il épouse Germaine Thomas, une Morvandelle du Seu. Cet artiste étonnant sait tout faire.


Musicien, il est également architecte et sculpteur amateur. Dans les années 1950, le directeur de l'établissement thermal, Monsieur Prat, lui confie la création des baignoires et des mosaïques ainsi que des éléments décoratifs du parc : bancs, vasques et escaliers.

 Je quitte l'établissement thermal en traversant le parc.

Je me dirige ensuite vers le Bois de l'Hâte que j'atteins au bout d'une dure montée frisant les 10%. Là se trouve une VOIE ANTIQUE. A l'orée du bois, une large voie empierrée d'un silex brun rosé conduit, par Morillon, à l'Echalotte. Là, elle descend dans la cour d'une ferme et traverse la route actuelle menant à Moulins-Engilbert. Par les prés, elle aboutit ensuite à la Dragne qu'elle traverse à Marry, sur la commune de Moulins-Engilbert. Après Marry, elle passe par Anizy et se dirige vers Alluy. Cette voie antique de Saont-Honoré à Alluy est en fait un tronçon de la voie eduenne Bibracte-Decize-Bourges, empruntée au moins deux fois par César, en 52 et en 51 avant J.-C.

Je rebrousse chemin et me dirige vers l'Eglise que j'aperçois au bout de l' Allée du Bois de l'Hâte.

Au terme d'une montée à 8%, j'atteins l'Eglise  Saint-Loup.

J'entre dans l'Eglise et me promène en suivant le CHEMIN DE CROIX (1914). A en juger par la décoration très riche et les drapés des tuniques, ces plaques de faïence semblent réalisées au grand feu sur émail cuit. La couleur pourpre domine. Datées de 1914 et signées "JL" pour Louis Jollivet, elles sont en fait la dernière oeuvre du faïencier qui ne reviendra pas de la guerre.



Au fond de l'église se trouve les FONTS BAPTISMAUX (1914). Ces fonts possèdent une double cuve de belle facture réalisée par le faïencier Louis Jollivet. Celui-ci travaille à Vierzon, chez Jean, faïencier de l'empereur, puis à Nevers, à la faïencerie du Bout du Monde. En 1908, il loue la poterie de La Montagne et oriente sa production de faïence vers le style de celle de Nevers. Mobilisé en 1914, il doit renoncer à cette activité.

Je sors de l'église et rentre à la maison. Au total 17 kms seulement mais toutefois 309 m de dénivelé.

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