samedi 17 mars 2012

AUTOUR DE VANDENESSE

Après une matinée bien humide, le soleil fait une apparition vaillante autour de 14h, donc départ pour la découverte d'un village supplémentaire du canton de Moulins-Engilbert : VANDENESSE !

Pour avoir le détail du parcours cliquer ICI

La température est de 19°, le vent venant du sud souffle à environ 10 kmh. Je l'aurai dans le dos pour rentrer ...

 Après une courte descente , je sors de Saint Honoré
 pour traverser "les Grands Bois".
 A la sortie du bois, je m'arrête devant la STELE DES CHAMPS BLONDIAUX (Pierre de Volvic, seconde moitié du XXème siècle). En juillet 1944, au lendemain du tragique anéantisement du maquis de Fours-Montaron par les troupes allemandes, quatre otages sont fusillés à l'orée du bois. Cette stèle est élevée en hommage à ces victimes.
 Un peu plus loin, je tourne à droite au MOUSSEAU pour me diriger vers un LAVOIR (XIXème siècle). Alimenté par une source, le lavoir couvert de Mousseau est encore intact, avec ses deux barres de bois qui permettent d'égoutter le linge.
 L'ensemble est complété, en aval, par une cuve en pierre servant d'abreuvoir.
 Si vous décidez de faire cette ballade et de manger en cours de route, évitez cet endroit pour ne pas rejoindre le "cercle" des "imbéciles". Un cycliste averti en vaut deux !

 Je continue à descendre et aperçoit VANDENESSE.

UN PEU D'HISTOIRE

L'origine du nom vient du gaulois "vindo", blanc. Le nom du village évoque l'idée d'eau claire.

Vandenesse est érigé en paroisse en 1032. La forteresse de Bouessard, attestée en 1385, est remplacée, au XVème siècle, par l'actuel château. Deux noms restent attachés à la commune : celui de Talleyrand-Périgord et celui, plus connu, de Guillaume Thollé (1735-1805), curé et évêque constitutionnel. Vandenesse est la commune du canton qui connaît la plus forte activité économique non agricole. Ainsi la ville possède-t-elle, en 1723, une verrerie royale et, au XVIIIème siècle, des carrières, des mines, des forges, un haut-fourneau, un foulon, une huilerie et des moulins. En 1870, la population comptait 1000 âmes de plus qu'aujourd'hui.

 Je traverse la Dragne et
 arrive devant le HAUT FOURNEAU (1752), bâtiment sur la droite tout de suite après la rivière. Cette usine tournait toute l'année, sauf en période d'inondations. Elle fournissait une fonte cassante qui n'était pas transformée sur place et un fer réservé à la fabrication des instruments aratoires et des clous fixant les ardoises des toits. Le minerai de fer des environs, exploité à ciel ouvert à Isenay, était extrait, à Pouligny et à Vandenesse, de petits puits de 4 à 8 mètres de profondeur. En 1826, près de cent cinquante ouvriers produisaient 500 tonnes de fonte. Entre 1860 et 1864, un officier d'artillerie était attaché aux fonderies de Vandenesse et Chèvres, qui fabriquent des boulets de canon.

 En continuant plus loin, à l'intersection de la D3 et de rue du Gué, j'arrive devant l'ANCIENNE EGLISE (XIIème siècle). La paroisse de Vandenesse est érigée en 1032 par Hugues le Grand de Champallement, évêque de Nevers. Le service est d'abord assuré par les religieux de Mazille. Au début du XIIème siècle, un vicaire est nommé. En 1805, l'évêque constitutionnel Guillaume Thollé finit ses jours comme curé de Vandenesse. Il est inhumé dans la chapelle de l'église. La travée droite du choeur, plus étroite que la nef, est prolongée par une abside romane semi-circulaire, que l'on aperçoit à droite de la photographie.
 Je continue mon chemin et prend à droite une petite route qui me conduit au CHATEAU (XVème-XVIIIème siècles). Ce château remplace l'ancienne forteresse de Bouessard.
 A l'origine, il comportait notamment un donjon carré, sept tours et une cour d'honneur fermée par un portail surmonté de mâchicoulis et percé de meurtrières.
 Vandenesse est seigneurie en toutes justices et les droits du seigneur sont quasiment illimités. En 1504, le château appartient à Jean de Chabannes, qui sera tué, comme son ami Bayard, en 1524, au cours de la campagne d'Italie.
 A la Révolution, le seigneur de Vandenesse est Talleyrand-Périgord, apparenté à l'évêque d'Autun.
 Je rebrousse chemin, arrive sur la place de l'Eglise et un peu en recoin je trouve une PENSION DE FAMILLE (XIXème siècle). Au XIXème siècle, l'industrie permet le développement d'une activité commerciale et artisanale importante à Vandenesse. A la fin du XIXème siècle, la ville compte 1261 habitants. Sur la place de l'Eglise, les deux grandes bâtisses, pension de famille et hôtel du Commerce, témoignent de cette époque d'aisance et de prospérité.
 Je traverse ensuite la D 37 pour prendre la rue des Bonnes maisons, puis tourne à gauche à hauteur du PUITS COMMUNAL (XIXème siècle). Ce puits comporte des chevalets de pierre, provenant des carrières de Mousseau, reliés par une entretoise qui sert aussi d'abri au treuil. Les nombreux puits des villages sont des lieux de rencontre, supprimés par la mise en place des réseaux d'adduction.
 Je rejoins la D 37 et regarde une dernière fois le château en sortant du village. Je continue et plus loin, je prends la D 224 sur la droite et atteins

 la GARE (1878), aujourd'hui abandonnée. Elle est située sur la ligne Cercy-la-Tour-Clamecy. Alors que le Tacot à voie étroite dessert les petits villages du Morvan, ce train draîne un nombre important de passagers. Cependant, la concurrence routière oblige la SNCF à supprimer le trafic voyageurs sur une partie de la ligne d'abord, puis totalement en 1953. Depuis, sels quelques trains de marchandises traversent cette gare sans s'y arrêter.
 Je rebrousse chemin, traverse la D 37 et me dirige vers Sangy par une petite montée, puis à l'entrée de ce village tourne à gauche pour rallier les Coques
 et rejoindre la D 3 en traversant le Bois d'Amon.
 Arrivé sur la D3, je vais sur ma droite et arrive à l'ETANG DE CHEVRES (1800) .... à sec. Cet étang est créé par les Talleyrand-Périgord. Alimenté par les eaux du Donjon, il couvre une surface de 20 hectares. En 1803, un haut-fourneau est bâti sur l'étang. Sa production est transformée sur place, dans trois forges également construites près de l'étang. Le fer obtenu est d'une qualité médiocre. En outre, l'alimentation en eau de l'étang est irrégulière. L'installation ne fonctionne donc que quelques mois par an et sera vite abandonnée.
 Je repars en longeant l'étang,
 traverse le Donjon,
 souris à la vue d'un ponton devenu bien orphelin ...

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