mardi 28 février 2012

ENVIRONS DE MOULINS ENGILBERT

Il est 10h quand je pars accomplir un parcours "découverte" autour de Moulins Engilbert. La température est de 7° mais je roule sous un beau soleil et le vent est nul.
PARCOURS

 Après avoir traversé Préporché, je me dirige vers Moulins par la D 295, route vallonnée où les côtes à 6-8% se succèdent .
 Plus loin j'arrive au-dessus du "lieu-dit" la Prusse
 où coule la Dragne. Cette rivière est typique du Morvan, elle est longue de 30 kilomètres.

 Un peu plus loin à gauche, j'arrive devant le MOULIN DE VILLAINE. Ce moulin, situé sur la Dragne, est attaché à la seigneurie de Villaine. Comme beaucoup d'autres moulins du canton, il produit à la fois de la farine et de l'huile. La navette, plante voisine du colza, et les noix sont écrasées par une lourde meule, mue par la force hydraulique, puis chauffées dans une chaudière. La mélasse obtenue est alors pressée. L'huile ainsi extraite est conservée dans des cruches de terre afin de na pas rancir. Le tourteau résiduel est donné à manger aux animaux.
 Je rebrousse chemin et un peu plus loin, j'oblique encore à gauche pour me diriger vers le CHATEAU DE VILLAINE, construction des XIIIème et XIVème siècle.
 En 1267, l'écuyer Jacques de marry est aussi sire de Villaine. La maison forte de Villaine est une seigneurie en toute justice qui dépend du duché de Nevers.
 Elle est défendue, sur la moitié de son pourtour par un vaste étang qui inonde les fossés et dont la trace est encore visible. Le donjon, la porte à pont-levis et les mâchicoulis sont intacts.
 Je rebrousse encore une fois chemin, grimpe la côte à 6% menant aux Champs Brideaux puis descend à travers un bois vers la Gretaude.
 Plus loin au sommet d'une pente à plus de 12%, j'aperçois JAMES (quelle nouvelle ?)
 Au sommet de la côte, j'entre dans James et m'arrête de les MAISONS DE CARRIERS, bâtisse des XVIII-XIXème siècle. Ces quatre maisons, devant lesquelles setrouvent des fours à pain, sont des logements de carriers. Les carrières de James sont exploitées dès le XVème siècle, comme en témoigne l'autel de l'église de Montaron, en pierre de James. En 1864, cinq exploitations d'un calcaire de couleur sable fournissent les communes du voisinage et une partie du Morvan. Petites, elles emploient généralement un seul ouvrier. Des fours à chaux dont il reste des vestiges leur sont annexés.
 Je quitte James et avant de descendre la côte, j'aperçois Moulins-Engilbert.
 J'entre dans Moulins Engilbert et plus loin à gauche, je prends la rue Perricaudet menant à ATAC et m'arrête devant la TANNERIE DE JAMES, bâtiment du XIXème siècle. Cette tannerie, installée au bord du Guignon, donne sur la rue du Commandant Blin. Elle traite toute espèce de cuir au moyen du tan, écorce de bois réduite en poudre. Elle fonctionne encore en 1939, mais en 1943 elle est signalée comme étant "démolie". Actuellement elle abrite des logement sociaux.
 Je traverse Moulins et prend la D 18 pour atteindre au bout d'une longue montée à 5/6%, le lieu-dit LIEUTMER. Derrière la rangée d'arbre, malheureusement, inaccessible se trouve un étang. Cette pièce d'eau, profonde d'environ 17 mètres, est appelée étang, lac, bassin, trou d'eau, volcan, ou encore effondrement quartzique. Toutes sortes de légendes y sont attachées, les "maires", fées des sources, ayant probablement donné leur nom au lieu. Certains y voient un endroit de culte païen, d'autres la mettent en rapport avec les nombreux objets romains trouvés non loin de là.
 Un peu plus haut, je tourne à gauche en direction de La Villa et pour rejoindre la route des Gros Chênes, j'aurai à négocier une route un peu "primaire".
 Au bout de nombreux zigzags, j'atteins une des nombreux "faubourgs" de Moulins, LA BROSSE où je m'arrête devant son MOULIN, bâtiment des XIVème-XIXème-XXème siècles. En 1346, ce moulin appartient à Jeanne de Mello qui donne la jouissance de tous ses biens à un membre de la famille Le Tort. Il fonctionne encore en 1864 et comprend une huilerie. C'est à cette date qu'est remanié le bâtiment d'origine. A la fin du XXème siècle, les meules gisent, éparses, derrière la maison.
 Je quitte à nouveau Moulins pour me diriger vers le Bourguerault en empruntant une longue côte de 5%. Je tourne à gauche et me laisse glisser vers l'ANCIEN CASTEL DE LA MOTHE, bâtiment des XIVème-XVIIIème-XIXème siècles. Le nom de La Mothe vient probablement de la motte féodale où, en 1367, Jean du Plessoiz possède un fief. Philibert Le Bourgoing lui succède. Les Sallonnyer sont ensuite les seigneurs de La Mothe jusqu'à la Révolution.
 Je repars vers la D 132 que je prends à droite pour atteindre la MAISON DE LA PETITE SAUVE (XVIIIème siècle). Deux propriétés se trouvent à la Sauve. En 1725, Léonard Save donne le domaine de la Petite-Sauve aux religieuses de l'Hôpital, nouvellement installé à Moulins-Engilbert.
 Plus loin, je tourne à gauche pour atteindre LA GRANDE-SAUVE dont la construction date de 1890. A noter qu'il ne faut pas hésiter à entrer dans la ferme pour bifurquer à droite et rejoindre la D18.
 Donc je prends la D 18 et parvient sur le pont enjambant le GUIGNON
 J'aperçois plus haut ma prochaine destination, COMMAGNY.
 Au bout d'une côte à 12-14%, j'arrive au PRIEURE DE COMMAGNY (XIVème siècle)
 Les terres de Commagny appartiennent à l'abbaye bénédictine Saint-Martin d'Autun depuis la donation de la reine Brunehaut (534-613). Au IXème siècle, un couvent important y est signalé.
 L'EGLISE SAINT LAURENT est construite au début du XIIème siècle, la maison du prieur en 1336. Le prieur a prison et pilori, et peut exercer justice sur ses terres. Le prieiuré compte une douzaine de moines vers 1350.
 Au milieu du XVème siècle, il n'y a plus qu'un religieux et, à partir du XVIème siècle, le prieur n'habite plus sur place. Pendant la Révolution, le prieuré est vendu comme bien national.
 L'Eglise est un édifice roman composé d'une large nef prolongée d'une abside en cul-de-four flanquée de deux absidioles. La nef communique avec les bras du transept par des passages très étroits. La croisée du transept est couverte d'une coupole sur trompes.
 Le clocher carré, auquel on accède par un escalier de bois en hélice, s'élève sur la croisée. Les baies du premier étage sont murées. Les niveaux supérieurs sont percés, sur chaque face, de deux ouvertures hautes et étroites puis de quatre baies en plein cintre, jumelées deux à deux et séparées par des colonnettes.
 Je poursuis mon chemin en redescendant vers la D 37 par une ruelle à forte pente (14%) pour m'arrêter devant la FONTAINE SAINT-GENEVRAS. Cette fontaine est un lieu de pélerinage pour les épileptiques. En outre, on choisit le jour de la Saint-Laurent, l'église de Commagny étant placée sous le vocable de ce saint, pour y tremper les bébés nés dans l'année, avec, s'ils sont malades, leurs langes.

La source de Saint-Gervais a conservé la statue de son patron, saint Genevras. En période de sécheresse et afin de faire pleuvoir, les paysans baignent cette statue, de sorte que ses contours sont maintenant très effacés.

Je prends la D 37 puis reviens sur Commagny pour rejoindre la D 985 menant à Saint Honoré les Bains. Après le Moulin de Marry, je franchis la DRAGNE


et m'arrête pour apercevoir les vestiges de la voie romaine reliant Alluy et Saint-Honoré-les-Bains. On aperçoit un pont aujourd'hui détruit. Cette voie secondaire, considérée comme une ramification de l'axe Autun-Bourges, est appelée voie romaine. Cependant, le terme de voie antique est souvent plus juste, les Romains réemployant des chemins établis par les Gaulois.
Il est 13h30, quand au bout de 42 kms, j'aperçois Saint-Honoré, terme de ma balade. La température est alors d'environ 13°, c'est presque le printemps. Mon altimètre indique un dénivelé de 671 m !